Retrouvez toutes les informations essentielles pour vous aider à monter votre projet en éducation à l’environnement dans le Guide pratique d’éducation à l’environnement : entre humanisme et écologie.
Destiné à un lectorat novice en éducation à l’environnement, il donne les informations essentielles pour se repérer dans le paysage de l’éducation à l’environnement, ancrer son projet dans un contexte territorial multidimensionnel et le nourrir d’une culture éducative éprouvée sur le terrain.
Pratique, il peut se lire d’une traite mais aussi répondre aux questions au fur et à mesure qu’on les rencontre. Toujours fondé sur l’expérience collective.
1. Le territoire
Inscrire son projet dans la politique territoriale
Le plan national d’action pour le développement de l’éducation à l’environnement rédigé lors des premières Assises nationales de l’éducation à l’environnement en 2000 propose d’inciter chaque échelon territorial à développer des politiques locales d’éducation à l’environnement et notamment :
- de favoriser à chaque échelon territorial (région, département, parc naturel régional, pays, agglomération, intercommunalité, commune) la constitution
de lieux et de dispositifs de concertation par le développement et le suivi des actions d’éducation à l’environnement, - de favoriser la relation entre décideurs publics et praticiens en vue de développer l’éducation à l’environnement (investir les lieux de décision et de débat),
- d’inscrire un volet éducation à l’environnement dans les politiques territoriales : contrat de plan Etat-Région, plan départemental, contrat de pays, contrat de ville, contrat éducatif local, document d’application des programmes européens, charte environnement, charte des PNR…
- d’accompagner toute politique locale d’environnement d’un volet éducatif (exemple : un schéma de collecte de déchets, un contrat de rivière…).
Si des politiques territoriales ont déjà été définies, le porteur de projet en éducation à l’environnement pourra chercher à y inscrire son projet. Si ce n’est pas le cas, il pourrait jouer un rôle important dans l’impulsion d’une telle politique sur son territoire, qu’il s’agisse d’un territoire de type collectivité locale ou d’un territoire défini par une politique environnementale : contrats de rivière, schémas d’aménagement et de gestion des eaux, sites Natura 2000…
Au sein d’une région
Les régions ont pour vocation principale le développement économique et l’aménagement de leur territoire. Le conseil régional se doit de « promouvoir le développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique de la région et l’aménagement de son territoire afin d’assurer la préservation de son identité ». Les régions ont également des compétences en matière d’équipements publics, de formation professionnelle, de gestion des lycées, de financement de l’art contemporain. Au-delà de ces compétences génériques, les régions s’impliquent en faveur de l’environnement, du développement durable et même de l’éducation à l’environnement. La région Pays-de-la-Loire a par exemple signé une convention cadre avec plusieurs partenaires en matière d’éducation à l’environnement. Elle soutient l’éducation à l’environnement sur des territoires au travers de contrats territoriaux uniques, de contrats régionaux de bassins versants et des parcs naturels régionaux. Elle propose un soutien aux structures coordinatrices régionales que sont le Groupe régional d’animation et d’initiation à la nature et à l’environnement (GRAINE) Pays-de-la-Loire et l’union régionale des Centres permanents d’initiatives pour l’environnement (URCPIE) et lance chaque année un appel à projets pour soutenir les actions exemplaires et innovantes des associations, communes et intercommunalités. La région Champagne-Ardenne apporte un soutien financier aux scolaires et clubs nature qui vivront des animations avec des professionnels de l’éducation à l’environnement agréés dans le cadre d’un séjour (10 à 13 € par jour par élève) ou d’un projet annuel (80 % du montant de la prestation, plafonnés à 140 € par jour).
Au sein d’un département
Les départements ont pour compétences l’action sociale et sanitaire (aide sociale à l’enfance, aide aux handicapés, aux personnes âgées, insertion
sociale et professionnelle…), l’aménagement de l’espace et l’équipement, l’éducation, la culture et le patrimoine (gestion des collèges, bibliothèques
centrales de prêt, schéma de développement des enseignements artistiques…), les actions économiques. Les départements se dotent de politiques environnementales. Le Morbihan cherche ainsi à « concilier la préservation de l’environnement,le maintien d’un cadre de vie agréable et attractif et un développement économique dynamique sur l’ensemble du territoire, selon les principes du développement durable ». Le conseil général de Martinique, quant à lui, valorise le patrimoine naturel en préservant la qualité des sites, des paysages et des milieux naturels, en sauvegardant la biodiversité, en créant des itinéraires de promenade et de randonnée, en entretenant l’essentiel des forêts martiniquaises. Le département de la Lozère a réalisé une charte de l’environnement dont l’axe 5, « Faire de l’environnement l’affaire de tous » invite à « éduquer les populations à l’environnement ».
Au sein d’un Parc naturel régional (PNR)
Un PNR est un territoire rural habité, constitué de communes adhérentes et reconnu au niveau national par un label pour ses richesses naturelles, paysagères et culturelles. Un PNR doit, entre autres missions, protéger le patrimoine naturel, culturel et paysager en permettant aux hommes de poursuivre leurs différentes activités mais aussi contribuer au développement économique, social, culturel et à la qualité de vie et assurer l’accueil, l’éducation et l’information du public.
La fédération des Parcs naturels régionaux affirme que « l’éducation et la formation à l’environnement et au territoire est le premier vecteur de l’action d’un Parc : elle est nécessaire pour informer, sensibiliser, mobiliser, convaincre et contractualiser pour l’action. » Les PNR se fixent ainsi quatre objectifs pédagogiques en terme d’éducation au bénéfice des territoires :
– découvrir le territoire et le faire découvrir à d’autres ;
– comprendre la complexité de l’environnement et des enjeux du territoire ;
– mobiliser et convaincre pour une action citoyenne et durable sur les territoires ;
– agir et participer avec les forces vives du territoire.
La politique d’éducation à l’environnement et au territoire d’un PNR est décidée, dans ses grandes lignes, au moment de l’élaboration de la charte du territoire, valable 10 ans et validée par les communes adhérentes. Elle évolue ensuite en fonction des besoins et attentes exprimés par les acteurs de terrain lors de rencontres animées par les chargés de mission du PNR.
Au sein d’un Parc national
Le cœur d’un Parc national est un espace d’excellence, où la priorité est donnée à la protection des milieux, des espèces animales et végétales, des paysages, et du patrimoine culturel. Il fait l’objet d’une réglementation particulière. Le territoire du parc est également composé d’une aire d’adhésion. Les communes proches du cœur du parc, et faisant partie de l’aire optimale, ont la possibilité d’adhérer à la charte du parc. Une véritable solidarité écologique s’établit entre le cœur du parc, joyau naturel fragile et protégé, et l’aire d’adhésion, dont les espaces remarquables exigent un développement durable. La charte d’un Parc national, instaurée depuis la réforme des Parcs nationaux de 2006, vise à renforcer l’appropriation du Parc par les acteurs locaux et à donner une véritable consistance à la politique menée autour du Parc. Elle définit le projet commun forgé par les acteurs du territoire, le projet de développement durable d’un territoire qui protège et valorise son cœur. Dans le cadre de leurs missions de protection de la biodiversité et d’accueil du public, les Parcs peuvent se doter d’une politique éducative.
Inscrire son projet dans un dispositif éducatif
Un dispositif éducatif, c’est l’ensemble des objectifs éducatifs visés, des moyens mis en œuvre, de la démarche menée et des actions pédagogiques
développées pour tendre vers une finalité éducative plus vaste (exemple : citoyenneté active au regard de l’eau). Un dispositif éducatif comporte un volet pédagogique (les participants, le personnel éducatif, les finalités, les buts, les objectifs, les méthodes, démarches, approches et outils pédagogiques, l’évaluation) et un volet logistique (les outils et démarches de communication, les procédures d’inscription et de validation, les procédures de financement, le partenariat institutionnel, financier, technique, pédagogique).
Un dispositif éducatif peut être développé, isolément ou en partenariat, par une association, un réseau, une collectivité locale, un service de l’Etat cherchant à concevoir un programme d’éducation à l’environnement à l’échelle d’un territoire ou en rapport avec un enjeu particulier. Il peut prendre la
forme d’une action générique, d’un appel à projets, d’un cadre banalisé dans lequel peuvent facilement s’inscrire des porteurs de projets.
De nombreux organismes locaux, nationaux ou internationaux ont mis en place des actions thématiques se déroulant à tout moment de l’année ou lors d’un événement particulier. Leur vocation est d’aider de manière cohérente le montage de projets qui bénéficient ainsi d’un label, de partenariats financiers, techniques, pédagogiques et parfois d’une mise en réseau.
Caractéristiques – Ces dispositifs présentent deux caractéristiques fortes :
- Ils engendrent une dynamique nationale ou internationale en favorisant les pro jets centrés sur la thématique : publicité importante envers les porteurs de projets potentiels, mise en place de moyens, d’aides techniques et financières…
- Ils constituent un moment médiatique fort, utilisé dans un but de sensibilisation autour de la thématique choisie. Beaucoup de dispositifs proposent journées spéciales qui sont des occasions uniques d’échange et de mobilisation, tant des réalisateurs de projets que du grand public.
Intérêts – Inscrire son projet dans le cadre de l’un de ces dispositifs est intéressant à plusieurs titres :
- Cela permet d’obtenir des aides techniques, méthodologiques et financières.
- Cela oblige souvent à reconsidérer ses objectifs, à les préciser…
- Cela constitue souvent un élément motivant supplémentaire, en particulier avec des enfants, en donnant une dimension plus large au projet.
- Enfin, cela peut être un excellent moyen de faire des rencontres, d’échanger avec d’autres groupes, des nouveaux partenaires…
Des dispositifs éducatifs dans les territoires
Afin de développer l’éducation à l’environnement dans les territoires en s’appuyant sur l’ensemble des structures de terrain et sur les ressources pédagogiques adaptées, un grand nombre de réseaux mettent en œuvre des dispositifs pédagogiques. Il s’agit de programmes d’action, réalisés par les structures opératrices de terrain, coordonnées par les réseaux et financées par les partenaires locaux. A l’interface entre acteurs et partenaires, les réseaux déploient pleinement leur potentiel et leurs compétences en ingénierie de projet. De même, associations et réseaux, reconnus pour cette expertise sont de plus en plus sollicités par les acteurs institutionnels pour concevoir et mettre en place des dispositifs qui accompagnent les politiques locales.
L’école est un formidable cadre pour l’action en matière d’éducation à l’environnement. La possibilité de travailler sur une durée longue avec un groupe stable, la disponibilité des enfants, la proximité d’autres enseignants spécialistes de thématiques diverses… autant de facteurs propices.
Chaque année, l’éducation à l’environnement fait l’objet de la réalisation de milliers de projets au sein des écoles, collèges, lycées. Cela est en partie dû aux nombreuses possibilités de la pratiquer :
- en l’intégrant dans les programmes et matières habituelles, sans changer ses habitudes, de manière ponctuelle, par la mise en place d’actions éducatives isolées (une visite, une animation…),
- de manière plus transversale, en réalisant des projets interdisciplinaires plus étalés sur le temps (tout au long d’une année…),
- en séjour transplanté,
- en impulsant une démarche de gestion responsable de l’établissement,
- en s’appuyant sur les compétences pédagogiques des structures d’éducation à l’environnement,
- … et de bien d’autres manières encore !
Si les services d’État, les collectivités locales, les associations et réseaux développent des dispositifs éducatifs (voir pages 119 à 121), au sein même de l’Éducation nationale des dispositifs facilitent le travail en codisciplinarité et offrent un cadre officiel aux actions d’éducation à l’environnement en milieu scolaire avec une ouverture partenariale.
- Le projet d’école ou d’établissement. Il faut obligatoirement le connaître : une action aura beaucoup plus de facilité à se monter si ses objectifs concordent bien avec ceux du projet d’école.
- Le projet d’action éducative (PAE) ou projet culturel (la dénomination change selon les académies). Il représente l’un des dispositifs les plus employés et intéressants pour monter des projets et activités d’éducation à l’environnement.
- La classe à projet artistique et culturel (PAC) dans lequel un projet environnement peut se glisser par l’intermédiaire d’un partenariat avec des artistes, la réalisation d’une œuvre artistique (réalisation d’une sculpture à partir de matériaux de récupération, réalisation de livrets ou panneaux de découverte), l’étude du patrimoine, l’accès à la culture scientifique et technique…
- Les ateliers scientifiques et techniques, pour les élèves des collèges et lycées, et les actions éducatives innovantes scientifiques et techniques, pour les élèves des écoles, collèges et lycées.
- L’organisation de séjours transplantés. Ceux-ci sont incontestablement des moments d’éducation à l’environnement très forts et efficaces.
- Les contrats éducatifs locaux (CEL). Interministériels, ils débordent du temps scolaire pour développer un projet éducatif global et cohérent. Les CEL privilégient la mise en place de partenariats entre les différents acteurs locaux de l’éducation (établissements scolaires, associations, communes…).
- Les parcours diversifiés, itinéraires de découvertes (IDD) en collège, travaux personnels encadrés (TPE) en lycée d’enseignement général, projets pluridisciplinaires à caractère professionnel (PPCP) en lycée professionnel… qui proposent du temps scolaire pour la mise en œuvre de projets par les élèves.
- Certaines disciplines (l’éducation civique juridique et sociale au lycée) de même que des dispositifs liés à la vie scolaire (comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté dans le second degré, conseil de la vie lycéenne) sont aussi à investir.
La mise en place de projets au sein de ces cadres d’action relève de la responsabilité des enseignants. Elle ne peut et ne doit en aucun cas être déléguée aux structures partenaires. Ceci dit, il est évidemment souhaitable que des contacts entre enseignants et structures partenaires soient pris en amont du projet pour permettre une rédaction commune du dossier.
Aujourd’hui, le secteur jeunesse et éducation populaire, c’est plus de 430 000 associations d’éducation populaire (49 % du nombre total d’associations en France), plus de 6 millions de bénévoles, un budget cumulé de l’ordre de 18 milliards d’euros, soit 1,4 % du PIB et près de 680 000 emplois (environ 330 000 équivalents temps plein). C’est une réalité pleine et humaine, chargée d’histoire et animée de valeurs fortes, s’exerçant dans plusieurs mouvements qui, s’ils n’ont pas arrêté une seule et unique définition de l’éducation populaire, ont en commun la recherche d’une d’éducation par tous et pour tous. L’éducation populaire n’est pas une branche à part de l’éducation à l’environnement. Au contraire, le courant de l’éducation à l’environnement et la plupart des projets d’éducation à l’environnement s’y inscrivent et s’y réfèrent.
Pour les acteurs de l’éducation populaire, l’éducation à l’environnement s’inscrit dans un projet éducatif global qui vise à l’émancipation, l’autonomie et la formation citoyenne du plus grand nombre. Pour ces mouvements dits généralistes (action culturelle, action sportive…), la question de l’environnement est au centre du projet. Car en effet, l’éducation doit être comprise comme l’ensemble des influences (volontaires ou non) qui s’exercent sur l’individu ou que l’individu exerce sur son environnement et qui, en se conjuguant, contribuent à la création et au développement de sa personnalité, de son mode de pensée jusqu’à l’action.
2. Le projet
Finalité, but, objectif… Il n’est pas inutile de préciser ce que recouvrent ces termes qui permettent de mettre ses idées au clair avant de commencer à élaborer le contenu d’une action éducative. Attention cependant : ces notions doivent être considérées comme mouvantes. Les théoriciens et praticiens de la pédagogie ne semblent en effet pas toujours d’accord et les définitions peuvent varier de l’un à l’autre et évoluer dans le temps !
- Finalité… le long terme, le rêve, la société, la planète
C’est répondre à la question « Quelle est l’utilité générale de ma structure, de mon action ? ». Ce sont les valeurs et les principes vers lesquels on souhaite tendre. Une finalité constitue l’idée générale d’un projet. Elle fournit des lignes directrices, le sens, les intentions générales en lien avec valeurs de la société. C’est de l’ordre du désir, du vœu. C’est du long terme, sans échéances précises. La finalité ne se confronte pas avec les réalités. On tend vers une finalité, on ne l’atteint jamais.
Exemples : Responsabiliser l’homme face aux problématiques environnementales actuelles. Favoriser l’autonomie des participants.
- But… le moyen terme, la volonté, l’éducateur, le territoire
C’est une réponse à la question : « Qu’est ce que je veux faire ? A quoi est-ce que je veux parvenir ? ». Ce sont des intentions qui énoncent d’une manière générale, les intentions poursuivies à travers une action bien déterminée. La notion de but vise le moyen terme, susceptible de faire l’objet d’un échéancier. Le but implique que les désirs et les vœux se confrontent avec les réalités.
Exemples : Diminuer la quantité de déchets de l’établissement. Permettre aux jeunes de trouver un emploi.
- Objectifs généraux… le court terme, le résultat attendu,
la personne, son quotidien
C’est répondre à la question : « Qu’est-ce que l’on veut et qu’est-ce que l’on peut ? » ou encore pour les objectifs dits pédagogiques « Qu’est-ce que les participants vont faire, à quoi vont-ils parvenir ? » Cette notion énonce un résultat escompté et non plus seulement recherché et décrit la modification, le changement que l’on veut voir acquérir pour atteindre le but fixé. Ce sont des intentions à court terme. Exemples : Faire comprendre l’impact de notre consommation. Permettre l’appropriation des outils et techniques nécessaires pour accéder à l’emploi.
Le temps de l’intervention
- Les animations courtes : dans ce cas, il est bon de prévoir un temps de déplacement court et de réduire les objectifs, afin d’être sûr de les atteindre. Une séance qui combinera différentes approches sera préférable car elle respectera la diversité des participants. Il s’agit davantage d’une sensibilisation à un milieu, un phénomène d’où chacun repartira avec la satisfaction d’un moment agréable et la conviction que tout n’est pas si simple. Paradoxalement, plus le temps d’intervention est court, plus l’animation doit être minutieusement préparée.
- Les animations longues : il est alors possible de mettre en place la méthode dite de la pédagogie de projet. Les allers-retours sur le terrain sont envisageables, une action réelle sur l’environnement peut être réalisée par l’ensemble des participants. Dans le cas où les interventions sont fragmentées (une fois par semaine ou un week-end par mois) les participants ont la possibilité d’assimiler certaines notions, de les approfondir.
Le choix du lieu
- L’animation sur place, dans le quartier, près de l’école, autour du centre de vacances, est bien sûr la plus simple à mettre en œuvre. Elle n’engendre aucun frais de transport et donne l’occasion aux participants d’appréhender leur environnement quotidien sous d’autres angles. Les actions alors envisagées permettent d’intervenir directement sur leur cadre de vie : propositions d’aménagement, de rencontres, d’information…
- L’intervention proche (quelques kilomètres). Elle nécessite un déplacement motorisé, à organiser, à budgétiser, mais présente l’attrait du neuf. L’enthousiasme aiguise la curiosité pour le thème, le phénomène, le site choisis. Une exploitation des découvertes est à envisager afin d’éviter l’aspect trop anecdotique de la sortie : information, exposition, partage, comparaison.
- L’animation transplantée, implique un hébergement, qui aura un coût. Le dépaysement est total et peut être le déclencheur d’un travail sur des objectifs comportementaux, de vie de groupe, d’alimentation, de rythmes, etc.
- L’animation itinérante. Plus lourde à mettre en œuvre, elle reste passionnante. Cheminer d’étape en étape, est la garantie de découvertes d’une grande richesse. Le moyen de déplacement lui-même est l’occasion d’appréhender différemment l’environnement : à pied, à vélo, en canoë… Dans tous les cas un repérage préalable sur le terrain est indispensable.
Planifier le projet
Les diagrammes du type diagramme de Gantt (du nom de son inventeur) permettent de visualiser facilement le déroulement d’un projet et de prévoir suffisamment à l’avance les actions à penser ou à faire. Décomposer le projet en tâches nécessaires à sa conduite. Placer ces tâches en ordonnée.
- Indiquer en abscisse les données temporelles (années, mois, semaines,
jours voire heures !). - Situer les tâches dans le temps en colorant.
- Voir celles qui peuvent être réalisées en même temps.
- Partager les tâches entre plusieurs acteurs (délégation, coopération, co-
construction éventuelles).
L’éducation à l’environnement n’a pas vocation à être financièrement rentable en elle-même, et les activités et projets ne génèrent que très rarement des bénéfices monétaires. L’éducation à l’environnement, comme l’éducation en général, se situe plutôt dans le champ de la mission de service public, et bénéficie donc encore essentiellement de subventions publiques. Cependant, ces financements n’ont jamais suffi à financer intégralement des projets et activités, dont le coût continue d’être largement sous-évalué par les commanditaires et le public : les acteurs de l’éducation à l’environnement sont invités à panacher leurs financements, et surtout à accroître leurs ressources
propres, les autres financements (publics ou émanant d’entreprises, de fondations) venant en complément. Responsables et autonomes, les acteurs de l’éducation à l’environnement cherchent des solutions alternatives et toujours limitées. Les enseignants et leurs classes développent des stratégies pour financer leur séjour ou sortie scolaire (ventes de goûters, loteries). Les associations d’éducation à l’environnement acquièrent de plus en plus de compétences en matière de gestion et de recherche de financement.
Financements publics
Les projets d’éducation à l’environnement, de par leur interdisciplinarité, peuvent faire l’objet d’aides financières publiques d’origines très diverses. Il existe un certain nombre de procédures standardisées de soutien financier. Cependant, de nombreux organismes publics, bien que ne proposant pas toujours de formules d’aide standardisées, peuvent à l’occasion aider techniquement ou financièrement des projets sur des thématiques liées avec leurs compétences. Citons entre autres :
- Les régions, départements, communes, intercommunalités, syndicats.
- Les structures dépendant des conseils régionaux et œuvrant plus spécifiquement sur les actions environnement (exemple : observatoire régional de l’environnement).
- Les programmes territoriaux, dans le cadre de pays, de PNR, de territoires labellisés Leader (programme européen destiné aux zones rurales), si l’on cherche à inscrire son projet dans la politique locale ou s’il est cohérent avec cette politique.
- Les services de l’Etat en région : la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), la DRJS (direction régionale jeunesse et sports), la DRRT (délégation régionale à la recherche et la technologie), la DRAF (délégation régionale de l’agriculture et de la forêt), la DRAC (direction régionale des affaires culturelles), les rectorats et les inspections d’académie.
- L’ADEME, agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Les agences de l’eau, pour les projets liés à l’eau, aux zones humides et milieux aquatiques.
- Tous les ministères français, en sollicitant éventuellement le député de sa circonscription. Le programme du ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports Envie d’agir, via deux dispositifs (Projets jeunes et Défi jeunes), pour des projets portés par des jeunes de 11 à 30 ans.
- L’Europe, pour les projets internationaux ou se déroulant dans des zones prioritaires.
Financements privés
Les entreprises sont susceptibles d’aider financièrement des projets d’éducation à l’environnement. La communication sur le projet sera souvent l’aspect le plus facile à financer, mais un nombre croissant d’entreprises, par le biais de leur action de mécénat, s’engagent également dans le financement de l’activité proprement dite, surtout si elle a un caractère social ou si elle œuvre dans le sens d’un développement durable. Le phénomène de « greenwashing » (peindre en vert l’activité de l’entreprise à travers une communication environnementale peu cohérente) ne doit pas empêcher de développer des partenariats financiers. La relation que le porteur de projet souhaite entretenir avec les entreprises est bien entendu à cadrer clairement et à évaluer régulièrement. Il peut éventuellement déboucher sur des partenariats autres que purement financiers. Des fondations privées et fondations d’entreprise, dont les financements sont généralement dégagés des intérêts mercantiles immédiats, peuvent également apporter leur soutien aux projets éducatifs