Une découverte des plantes et de leurs usages au Moyen Âge.
L’association Montviette Nature propose aux scolaires d’entrer dans l’univers quotidien des paysans et du seigneur qui vivait au château de Crèvecoeur-en-Auge au XVe siècle.
Ce voyage dans le temps leur dévoile les multiples utilisations de plantes à l’époque médiévale.
Dans le jardin potager, les enfants classent les graines de légumineuses, parmi lesquelles seuls les fèves et les pois sont connus au Moyen Âge. La nourriture n’était pas la même pour le seigneur qui mangeait tout ce qui était aérien : les cerises, les oiseaux…, et pour le paysan qui devait se contenter de raves et autres racines, même si lui revenaient les fraises, qui poussent au ras du sol.
Dans le jardin des simples, nommés ainsi car ce sont des plantes utilisées seules, les enfants sont curieux des remèdes aux petits maux et grandes fièvres. Au Moyen Âge, de nombreuses plantes sont appréciées pour leurs vertus : la pulmonaire pour soigner les maladies respiratoires, la Grande consoude cicatrise les plaies, et le sédum est recommandé contre les brûlures — il est d’ailleurs aussi nommé «herbe à brûlure».
Pour l’hygiène aussi, on fait appel aux plantes : l’oeillet pour nettoyer la peau de ces dames, ou encore l’écorce de buis pour donner une couleur jaune à leurs cheveux.
De même, les constructions dépendent beaucoup des plantes : les lambris des
maisons sont en chêne, le torchis associe terre et paille, la couverture est en chaume. Tous ces matériaux sont disponibles aux abords du château, favorisés par une gestion adaptée.
Parmi les enluminures médiévales qui imagent le quotidien des habitants de cette période, les enfants retiennent celle qui représente une classe dont l’un des élèves, fesses nues, reçoit quelques coups d’un bouquet de «fesse larron», le Fragon petit houx. Ainsi, la biodiversité s’inscrit dans l’histoire, mettant en lumière l’inventivité, l’adaptation et l’autonomie des gens du Moyen Âge.