La pratique de l’école dehors se développe considérablement. De plus en plus d’enseignant·es osent franchir la porte de leur classe avec leurs élèves pour aller enseigner dans la nature, maths, français, sciences,… et ainsi jouer à la fois sur leur motivation, leur bien-être, leurs apprentissages et leur lien aux vivants.
Le FRENE aux Rencontres internationales de la Classe Dehors (RICD)
C’est sous un généreux soleil provençal que Marseille nous a accueilli au parc du 26e centenaire. L’éducation au dehors s’est saisie de ce cadre tout en longueur, où stands, ateliers, espaces de partages se succédaient. La mairie, partenaire majeur de l’événement, avait mis en place tout le nécessaire, bien que la permission de grimper aux arbres ait été refusée, même aux experts de « Papa Ours Nature »… Pari gagné pour l’organisation logistique de la Fabrique des Communs Pédagogiques, forte de leur expérience de Poitiers.
La « Fab Péda » en organisant ces rencontres montre qu’elle œuvre sur un maximum de leviers pour généraliser l’école dehors. Ainsi, nous avons pu voir des travaux sur l’aménagement et l’urbanisme avec le concours Marseille ville récréative, une proposition de loi transpartisane annoncée par trois député·es pour soutenir la Classe Dehors, en intégrant notamment l’accès à l’extérieur et le contact avec le vivant dans le Code de l’éducation ou encore un numéro spécial de « la Marseillaise » consacré à l’événement. Le FRENE était présent sur la partie Rencontres Professionnelles, mais un second volet de l’événement était destiné aux classes et autres groupes d’enfants et jeunes : « Les Enfants enchantent Marseille ».
Au stand du FRENE et du GRAINE PACA, situé à côté de celui de l’OFB avec qui nous avons pu bien échanger, les visiteurs se succèdent devant les nombreuses ressources présentes. Une cartographie des réseaux, les incontournables de la Dynamique Sortir!, le cadre déontologique de l’éducation nature, la charte et les référentiels de formation du réseau Ecole dehors, des dispositifs pédagogiques sur l’eau des réseaux, et les stars du moment, le rapport national de la Recherche Action Participative « Grandir avec la Nature » distribué par dizaine en main propre par Marie-Laure Girault, Aurélie Zwang et les autres acteur·ices de la RAP, ainsi que l’ouvrage Habiter le monde – au fil de soi, issu de la recherche-formation sur l’identité écologique coordonnée par Dominique Cottereau, en rupture de stock à la librairie des rencontres.
Merci à tous les bénévoles qui ont animé le stand du réseau !
Nous avons ouvert le bal des tables rondes des RICD avec la question des enjeux et des pratiques de formation avec les travaux de notre réseau Enseigner dehors représenté par Marie-Laure Girault, Corinne Martel, inspectrice de l’Éducation Nationale, Véronique Francis, enseignante en master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) et Ismaël Zosso, directeur du Outdoor education center à la Haute école pédagogique de Vaud en Suisse, en tant qu’animateur. Qu’iels soient remercié·es de leur participation ! Nous avons animé de nombreux ateliers proposés par la Dynamique Sortir!, ou encore l’équipe des récits éco-biographiques citée ci-dessus, avec une conférence au tiers-lieu Les temps de l’enfant présentée à plusieurs voix avec Dominique Cottereau. Autant vous dire que l’écoformation a eu une belle place et a résonné fort pour nombre de participant·es ! Une belle occasion également de croiser de nombreux membres du réseau, des partenaires, des chercheur·euses, des enseignant·es… Un atelier sur la renaturation des lieux éducatifs a permis de mettre en avant notre approche dans ces aménagements qui se multiplient, mais peuvent perdre en richesse si personne n’a notre souci du sauvage, de la participation et du pédagogique.
Cerise sur le gâteau des rencontres, Louis Espinassous était parmi nous. Cofondateur de notre Dynamique Sortir!, Louis nous a régalé de ses punchlines et références lors de sa conférence. Le cri du cœur de Louis qui avait réveillé le réseau sur ces questions en 2008 est toujours aussi vivant. Cependant, force est de constater que la route est encore longue et la pente rude pour vraiment généraliser la pratique. De nombreux enseignant·es témoignent des obstacles qui les freinent à sortir avec leurs classes. Le Ministère de l’Éducation National, très peu présent à Marseille, suit le mouvement de beaucoup trop loin. Si certaines Académies ont pris de l’avance, et d’autres rattrapé leur retard, il reste une grande hétérogénéité dans les territoires. Deux médecins scolaires différents sont venus nous témoigner également des conditions affreuses dans lesquelles des élèves vivent leur scolarité. Les inégalités sociales et environnementales sont considérables.
Imaginons un futur dans lequel chaque élève a la possibilité d’apprendre en plein air, connecté à la nature, le corps et l’esprit en action, dans une visée émancipatoire. Les Rencontres Internationales de la Classe Dehors nous ont montré que ce futur est possible, à condition de continuer à innover et à nous engager.
Merci à tous les membres du réseau, salarié·es et bénévoles, animant des ateliers ou présent·es sur le stand tout au long des rencontres. En particulier : Romain Chisson-Lafois, Joëlle Quintin, Béatrice Vénard, Delphine Brisset, Damien Rabourdin, Marie Laudat, Annabel Walker, Loïc Panzani, Frédéric Sergent, Estelle Brault, Aurore Blanquet, Lila Benzid, Alexiane Spanu, Mathilde Garonne, Olivier Bioteau, Crystèle Ferjou, Nathalie Roux, Dominique Cottereau, Anne-Louise Nesme…
