S’engager pour la planète, proposer des solutions pour l’avenir… Entre coups de cœur et coups de griffes, des auteurs et acteurs de Terre vivante prennent la plume et livrent leur vision sur un thème qui les touche particulièrement. Christine Cieur, docteure en pharmacie et auteure de livres sur la pharmacie naturelle, nous invite à revoir notre approche de la maladie et du soin.
La santé n’est pas un bien de consommation. Elle se construit jour après jour et sollicite notre participation active et, plus précisément, nous exhorte à acquérir davantage d’autonomie.
La santé représente un enjeu personnel et collectif. Son histoire se confond avec celle de l’humanité et, surtout, elle met en évidence le lien indéfectible qui l’unit, depuis toujours, à notre environnement. Nous appartenons à notre belle planète et « toute action sur un des éléments d’un système déséquilibre l’ensemble si l’effet exercé n’a pas été préparé et justement intégré ».
Le doute fait désormais place à la certitude que la pression des écosystèmes induite par les activités humaines non contrôlées impacte directement notre santé. De nombreux exemples sont là pour nous le rappeler. C’est ainsi que la déforestation et la perte de la biodiversité sont mises en cause dans l’émergence de maladies ou le déploiement de pandémies…
Étant de nature optimiste, je pense que la crise sanitaire actuelle devrait être considérée comme une opportunité à ne pas laisser passer. Il est urgent de réfléchir et de revoir notre approche de la maladie et du soin. Nous sommes tous responsables et capables d’agir à notre niveau car chaque petit geste compte. La santé n’est pas un bien de consommation. Elle se construit jour après jour et sollicite notre participation active et plus précisément nous exhorte à acquérir davantage d’autonomie. Par exemple, le simple fait de faire pousser quelques plantes médicinales majeures dans son jardin ou de prendre le temps de se préparer une tisane participera à cet enjeu.
Sans renier bien sûr toutes les avancées thérapeutiques modernes, force est de constater que les remèdes issus du monde vivant (alimentation bio, phyto-aromathérapie, gemmothérapie, homéopathie, élixirs floraux, etc.) sont les seuls à posséder une admirable biocompatibilité avec notre organisme. Un autre atout les caractérise : lorsque les métabolites se retrouvent éliminés dans l’urine ou dans les selles, leur impact environnemental est nul puisqu’ils sont naturellement biodégradables.
D’autre part, soyons également attentif à préférer, quand cela est possible, une plante locale plutôt que de l’importer d’un endroit lointain. Sous nos latitudes, la scrofulaire noueuse remplace aisément les propriétés anti-inflammatoires de l’harpagophytum (originaire du désert de Kalahari). De même, le desmodium fait parfois oublier que notre simple chardon-marie possède aussi des propriétés hépato-protectrices remarquables…
Cependant, l’engouement de la naturalité ne doit pas faire oublier que celle-ci n’est pas synonyme d’innocuité. Le remède naturel n’échappe pas à la loi énoncée par Paracelse (médecin suisse, 1493-1541) : « Tout remède est un poison, aucun n’en est exempt. Tout est question de dosage ».
Il semble donc impératif de pouvoir s’adresser et de se faire guider par des professionnels experts dans ces domaines. C’est pourquoi, un autre aspect me semble important à signaler : nous avons en nous plus de pouvoir que ce que nous croyons. Le docteur Jean Valnet (1920-1995), éminent médecin phytothérapeute n’a cessé de rappeler que « la source vient d’en bas, même en matière thérapeutique ». En d’autres termes, notre conviction et notre persévérance en santé naturelle influent et susciteront l’intérêt de plus en plus de soignants à s’y former et à s’y consacrer.
Enfin, il est grand temps de développer tous les outils de prévention à notre disposition, tant il est vrai que prévenir vaut mieux que guérir, et permettre ainsi à l’organisme (et à la planète !) de retrouver sa capacité naturelle d’autoguérison… Parmi ceux-ci, la gestion de notre sphère émotionnelle est primordiale. L’impact de notre vécu, de nos pensées et de nos émotions sur la vitalité et notre santé globale a été clairement établi. Même nos défenses naturelles peuvent être considérablement affectées par l’anxiété et la peur !
Et là encore, la nature répond présent ! En attestent les résultats obtenus avec les “bains de forêt” qui, en permettant de se reconnecter à la nature, font baisser les marqueurs de stress, renforcent le système immunitaire et améliorent notre humeur !
C’est sans doute un défi à relever et un souhait pour les années à venir…et maintenant !
Christine Cieur, docteure en pharmacie, experte renommée en phytothérapie et aromathérapie qu’elle enseigne de-puis plus de 25 ans ; auteure du Guide Terre vivante de la santé au naturel, Ma pharmacie naturelle idéale et Je crée mon carré médicinal, éditions Terre vivante.
- Article publié le sur : www.terrevivante.org