Repères méthodologiques
Avant d’animer une séance ou une activité éducative face à un groupe, il est nécessaire de suivre quelques étapes pour s’assurer que l’activité pourra être utile aux bénéficiaires.
- 1 Préalables : connaître le public, le contexte, la demande…
En fonction des missions et de la structure de l’animateur qui va mener l’activité éducative, le contexte d’émergence de l’activité peut être multiple et nécessite d’être analysé pour répondre au mieux aux besoins (y a-t-il un projet éducatif au sein de la structure ? est-ce dans le cadre d’un projet particulier ?). Cela suppose aussi pour l’animateur de connaitre le public bénéficiaire : est-il familier du thème de l’activité, est-il à l’aise avec l’écrit, est-ce que c’est un groupe qui se connait déjà ?… Autant de questions qui vont permettre de penser des objectifs et une stratégie d’intervention
adapté au public bénéficiaire.
C’est d’autant plus important lorsqu’il s’agit d’une intervention extérieure. Il est alors fortement conseillé de construire les objectifs et le déroulement de l’activité avec une personne de la structure accueillante (exemple : intervention d’un animateur auprès d’un public scolaire, co-construction au préalable avec le ou les enseignants).
- 2 Penser l’accueil : côté logistique (organisation de la salle et du matériel, repérage des lieux).
La réussite de la séance est grandement conditionnée par le souci porté à l’accueil. Il est nécessaire de s’assurer qu’une salle est disponible, que son organisation spatiale facilite les échanges qui passe par le fait que tout le monde puisse se voir et interagir. Pour certaines animations, il peut être utile de prévoir un accueil café/thé (ou pour les temps de pause, ou après l’animation) pour favoriser les échanges par la suite dans un cadre plus informel et convivial.
L’animation peut se dérouler à l’extérieur (milieu naturel, parc urbain, centre de tri sélectif…). Il est alors primordial de repérer les lieux, veiller aux conditions météorologiques, pour préparer la séance d’animation, prévoir le cas échéant une solution alternative et veiller à la sécurité du groupe.
- 3. Définir l’objectif général dans lequel s’inscrit la séquence
Quel que soit l’origine de l’activité éducative, il est important de l’inscrire dans une finalité. Il ne s’agit pas d’animer pour animer, il doit y avoir une intention éducative qui répond à des enjeux qui ont été identifiés (surexposition aux ondes électromagnétiques, pratiques alimentaires non durables, relation à la nature…) en adéquation avec le public et son âge.
L’objectif général indique la grande direction qui donne du sens à l’intervention.
- 4. Définir les objectifs pédagogiques de la séance : à dimensionner en fonction du temps, du groupe…
L’objectif général est indispensable pour donner la direction mais il doit être complété par des objectifs pédagogiques ou éducatifs adaptés au public et au temps dont l’animateur dispose. Ces objectifs sont à construire en fonction de ce que l’on cherche à atteindre grâce à l’activité. Classiquement, on souhaite faire évoluer des représentations, des connaissances, des savoir-faire ou des savoir-être ou des savoir-devenir. Centrés sur les résultats attendus, les objectifs pédagogiques sont évaluables contrairement à l’objectif général qui nécessite souvent des approches complémentaires pour être atteint. Les objectifs pédagogiques peuvent également s’inscrire dans une progression pédagogique prévue sur plusieurs séances.
- 5. Choisir les outils et techniques pour répondre aux objectifs fixés
Ce n’est qu’une fois les objectifs fixés que l’on peut identifier des approches pédagogiques (scientifiques, artistiques, …), des techniques d’animation ou des outils pédagogiques qui pourront permettre d’atteindre l’objectif. Et ce n’est pas l’inverse car la tentation est grande de trouver une technique d’animation séduisante et de vouloir l’utiliser sans se doter réellement d’objectifs. Pour choisir une technique ou un outil, il existe de nombreux recueil, ouvrages ou bases d’outils. Pour permettre l’implication du groupe, il est préférable de privilégier des techniques qui supposent la participation des personnes. Les travaux en sous-groupe sont une modalité de travail particulièrement riche et productive. Il est également conseillé de varier les
approches pédagogiques (pour répondre aux différentes sensibilités des personnes) et les rythmes (alternance grands groupes, petits groupes).
Quand cela est possibles, nous vous invitons également à conduire vos participants sur le « terrain », à sortir des salles : animation dehors, visite de sites, rencontres d’acteurs …Pour être en prise avec le territoire.
- 6. Prévoir les modalités d’animation (intérêt de la co-animation,place de la co-animation…)
Il se peut que l’animateur intervienne avec un autre intervenant qu’il connait peu. Quel que soit le contexte, il est important de s’entendre en amont de l’animation sur le rôle de chacun et sur les intentions éducatives qui devraient être partagées.
- 7. Prévoir l’évaluation
Même si le temps d’animation est cours, il est utile de prévoir une forme d’évaluation brève qui exige peu de temps. Cela peut prendre la forme d’un questionnaire avec des icônes à entourer pour aller plus vite ou des formats collectifs plus ludiques (affiche où chacun vient mettre une croix pour donner son avis). Il est utile d’avoir les avis des participants sur les échanges, sur la possibilité de pouvoir s’exprimer, sur l’intérêt de l’intervention, sur le fait d’avoir mieux compris le problème ou identifié des
pistes pour agir…
- 8. Anticiper l’après-intervention : perspectives éventuelles, orientation vers d’autres professionnels…
Parfois l’intervention est ponctuelle donc il est nécessaire de penser à l’après en proposant des ressources soit en interne à la structure qui accueille soit vers des structures extérieures pour inscrire l’intervention dans un processus.