Avec un animateur nature du Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, partez à la découverte du marais blanc, vaste étendue d'eau douce dont on ne discerne plus la terre du ciel, la première reflétant le second.
Pays d'eau que l'animateur décrit, explique.
Les questions émergent au rythme des pas : "où est la rivière?" demande-t-on.
Une fêlure émerge de ce grand miroir, on devine un méandre et voilà que le vent se lève, des vaguelettes, le méandre a disparu.
Une barrière subsiste au pied d'un saule, "voilà l'entrée de la prairie!" indique le guide, souvenir d'été où le bétail paissait l'herbe tendre. "qu'advient-il des vaches et chevaux?". "dans le bocage, plus haut" répètent le peloton de marcheurs aux retardataires.
Une envolée de canards arrête le groupe. Les jumelles sur le nez, on cherche des critères pour identifier les oiseaux. Et ça se repose, longue-vue bloquée, l'animateur invite les curieux.
Un canard, plutôt petit, miroir vert…une sarcelle d'hiver, des centaines de sarcelles, mâles et femelles aux aguets? "La classe qu'il a ce canard!", Voici M.Pilet, "et celui-ci, bec plat, plutôt dense, presque trapu.
– c'est le bec qui donne cette impression-là
– un filtreur?
– le souchet, ventre blanc, aile marron, tête verte pour monsieur, plumage neutre chez madame.
– ils arrivent quand? ils partent où nicher?" après quelques échanges, le groupe reprend le sentier qui longe le marais …un gabion se profile, butte au milieu de nulle part, entourée d'eau et de végétation jaunie par l'automne, éparse. "Et les hommes, que font-ils à cette saison? Combien de temps ça dure?"
…Le chemin mène à un embarcadère qu'on ne pourra approcher, le niveau d'eau est trop haut.
Arrêt obligé, petite anecdote autour du fleuve et ce qui va avec : la pêche, la navigation, l'anguille, les poissons à leur tour migrateurs pour certains, d'autres pas…le fil se déroule comme une histoire sans fin, le guide repart, encore quelques pas, quelques traces à observer. Une plume…et l'heure tourne et les promeneurs ont bientôt faim quand s'achève le périple, une porte s'ouvre.
C'est la dame de l'auberge, un apéritif attend le groupe transi.
C'est l'hiver, c'est janvier, Les pommettes fraîches mais contents de leur matinée, les marcheurs apprécient le geste. Un plat chaud, on poursuit les discussions, un petit café pour repartir, il est 15h passées.
Les gens se disent au revoir et le marais blanc, silencieux, demeure. Des oiseaux s'envolent et sifflent, c'est bientôt la passée.