Un observatoire scientifique participatif sur l’hippocampe dans le Bassin de Thau
L’étang de Thau est l’un des rares endroits en Europe où l’on trouve une population importante d’hippocampes. Où et comment vivent-ils ? Combien sont-ils dans l’Étang de Thau ? En quoi témoignent-ils de la qualité du milieu ? Leur population est-elle fragile ? Voici quelques-unes des questions que se posent les scientifiques, mais aussi les usagers et gestionnaires du bassin de Thau.
Coordonné aujourd’hui par le CPIE du Bassin de Thau dans l’Hérault, le projet est basé sur une approche participative et multi-partenariale, regroupant scientifiques, plongeurs, professionnels, animateurs et enfants, afin de réunir des données différentes et d’enrichir les connaissances sur cette espèce encore peu étudiée en France.
Mais Hippo-Thau est aussi un projet local, il s’adresse au premier chef aux habitants du pourtour du bassin de Thau. Il a pour objet de sensibiliser les publics à la richesse et à la fragilité des milieux naturels de Thau, en s’appuyant sur la connaissance des hippocampes, animal emblématique du milieu lagunaire.
Ce programme original intègre à la fois éducation, communication et études réalisées directement par les participants. Suite à des séances en classe, où ils découvrent l’animal et son milieu de vie, les enfants des établissements scolaires partenaires sont chargés de mener sur le terrain des enquêtes auprès des usagers de la lagune.
En parallèle de ces enquêtes, des plongeurs amateurs sont formés à l’identification des espèces et aux méthodes de collecte. Ils assurent ainsi un suivi en plongée sousmarine regroupant un comptage par transect* et une caractérisation de l’habitat.
Plus de 130 plongeurs et apnéistes amateurs ont déjà été formés aux techniques de collecte. Plus d’un millier de transects ont été réalisés à ce jour, ce qui correspond à plus de 40 000 m2 de lagune explorés.
Actuellement, plusieurs nouvelles méthodes de suivi sont mises en place afin de compléter les données déjà recueillies (plongées exploratoires, enquêtes auprès des pêcheurs et conchyliculteurs, traits de filets, etc.). La sensibilisation et l’implication de nouveaux participants restent évidemment les axes majeurs du programme permettant ainsi à l’ensemble des usagers de la lagune de contribuer à la connaissance des hippocampes et devenir de véritables acteurs du projet.
* Bande de 20 x 2 m permettant de recenser les individus
