La Réserve Naturelle de la Roche Écrite invite à une découverte de l’exceptionnelle biodiversité de l’île. Au départ du sentier, les animateurs de la SREPEN (Société réunionnaise pour l’étude et la protection de l’environnement) rappellent les consignes et la réglementation de la réserve naturelle.
En effet, cet espace est essentiellement dédié au Tuit-tuit, un oiseau forestier endémique de l’île, dont il reste moins d’une cinquantaine de couples localisés uniquement sur ce secteur.
Dès les premières pentes, les marcheurs débouchent sur des parcelles entretenues par l’ONF (Office national des forêts) afin de lutter contre des plantes invasives introduites comme le longose, véritable « peste végétale » qui fait concurrence aux espèces indigènes.
Cinq heures de randonnée, 1 000 mètres de dénivelé, le territoire du Tuit-tuit révèle ses richesses : bois maigre, bois de négresse ou bois de Laurent Martin, bois fleur jaune sont repérés grâce aux fi ches décrivant les espèces et fournies par les animateurs. Plus loin, tan rouge, catafaille et ambaville sont observés. Une soixantaine d’orchidées terrestres ou épiphytes ont été répertoriées le long du parcours. Avec beaucoup de chance, certains apercevront peut-être le Tuit-tuit parmi la végétation dense.
À plus de 1 800 mètres, un arrêt au gîte de la Plaine des Chicots permet de souffler un peu et de se restaurer. Mais ici, même les déchets biodégradables ne sont pas tolérés, car ils sont prisés par le Rat noir, prédateur des nichées de Tuit-tuit. Des piégeages ainsi que des campagnes d’empoisonnements sont organisés dans la réserve naturelle par la SEOR (Société d’études ornithologiques de la Réunion) afin de limiter la prolifération de cette espèce nuisible.
Les plus courageux pousseront jusqu’au sommet de la Roche Écrite pour admirer l’un des plus beaux panoramas sur le cirque de Mafate, de Salazie et le Piton des Neiges.
Pendant la descente, l’émerveillement se poursuit : les nuances de lumière dans la forêt de Bois de couleurs, l’odeur de la feuille écrasée du bois de joli coeur, la distinction entre les feuilles du fanjan femelle et celles du fanjan mâle.
A l’arrivée, après tant de beauté, tous sont fatigués, mais chacun a compris la nécessité de préserver l’ultime population de Tuittuit dans son milieu naturel.